Je vous dois d’abord un mot d’excuse. Cette conférence, j’ai tenu à l’écrire, et je vais donc être obligé de vous la lire. Je sais bien pourtant, d’une longue expérience, combien une parole qui se crée à mesure parait plus vivante qu’une récitation, ou un récitatif. Lire, c’est s’inciter soi-même à ronronner en pensant à autre chose, puisque tout est là, déjà fait. Et côté public, c’est pousser les auditeurs à somnoler en accord avec le ronron. Je suis certain qu’en cette seconde même, où je viens à peine de commencer, il en est déjà parmi vous qui, machinalement, supputent d’après l’épaisseur de la liasse que j’ai entre les doigts le nombre des feuillets et la durée du pensum …

Les sectes et la liberté Roger Ikor